Un poète, à sa fenêtre, s'interroge:

Comment serait compris le mouvement d'un satellite artificiel dans le ciel par un berger de l'antiquité? Comment une étoile se déplace? Tour à tour, un astronome, deux mathématiciens et deux ingénieurs du CNES vont lui apporter des éléments de réponse. Le modèle qui a prévalu jusqu'à la Renaissance est le modèle géocentrique de Ptolémée: la Terre est le centre de l'Univers, les constellations sont fixes dans le ciel, le Soleil et les planètes gravitent autour de la Terre en décrivant des orbites circulaires. Puis, aux XVIe XVIIe siècles, Copernic révolutionne l'astronomie en plaçant le soleil au centre de l'univers. TychoBrahé, se livrant à des observations plus précises, ouvre la voie aux lois de Képler. Galilée apporte la preuve de la rotation de la Terre: c'est la fin du modèle géocentrique. Il commence à mettre en forme la description mathématique des mouvements des corps. Newton, dans son livre «Les Principia», étudie les relations espace temps ,expose les axiomes de base du mouvement et les débuts du calcul différentiel. Newton va reconstituer mathématiquement le monde de Képler. Lagrange, dans un mémoire de 1808, propose une approche totalement nouvelle pour aborder le problème des trois corps et invente la notion d'espace des paramètres. Sa démarche trouve une première consécration avec la découverte par le calcul de Neptune par Le Verrier.Ilf onde ainsi sans le savoir de nouvelles branches des mathématiques, notamment la géométrie symplectique. Un siècle plus tard, Poincaré révolutionne à son tour le domaine dans une approche essentiellement qualitative. Les ingénieurs qui contrôlent aujourd'hui la mise et le maintien en orbite des satellites artificiels sont les héritiers de cette longue histoire, où s'entrelacent les chemins des astronomes, physiciens et mathématiciens.